lundi 27 février 2012

Farewell " Count Jack "

Chers amis et passionnés de la R.A.F.,

Ce dimanche matin, en lisant le journal Le Soir, mon père m'annonce qu'un pilote de la R.A.F. est décédé. Voici son faire - part de décès :

La Comtesse Jacques d'OULTREMONT,
son épouse;

Le Comte et la Comtesse GOBLET d'ALVIELLA,
La Comtesse Géraldine d'OULTREMONT,
Le Comte et la Comtesse Olivier - Edouard d'OULTREMONT,
ses enfants et beaux - enfants;

Le Baron et la Baronne Charles - Antoine JANSSEN,
Jean et Louka,
Monsieur et Madame Philibert de l'ARBRE de MALANDER,
Ambre, Louis, Elliot et Oscar,
Le Comte et la Comtesse Charles - Nicolas GOBLET d'ALVIELLA,
Eloïse,
Le Comte et la Comtesse Felix GOBLET d'ALVIELLA,
Gabor,
Le Comte Richard GOBLET d'ALVIELLA,

Monsieur Alexandre GRUTERING,
Mademoiselle Théodora GRUTERING,
Mademoiselle Clémence GRUTERING,

Le Comte Maxime d'OULTREMONT,
Le Comte Valentin d'OULTREMONT,
Le Comte Nicholas d'OULTREMONT,
ses petits - enfants et arrière - petits - enfants;

Madame Roger de COCK de RAMEYEN,
La Comtesse Raoul d'OULTREMONT,
sa sœur et sa belle - sœur;

Le Baron et la Baronne de ROSÉE,
leurs enfants et petits - enfants,

La Baronne de FIERLANT DORMER,
ses enfants et petits - enfants,
Le Comte et la Comtesse Philippe du PARC LOCMARIA,
leurs enfants et petits - enfants,
Le Baron et la Baronne Guy de FIERLANT DORMER,
leurs enfants et petits - enfants,
Le Baron et la Baronne Thierry de FIERLANT DORMER,
leurs enfants et petits - enfants,
Le Baron et la Baronne Hughes de FIERLANT DORMER,
leurs enfants et petits - enfants,
ses neveux et nièces;

ont l'honneur de faire part du décès du

COMTE
Jacques d'OULTREMONT
et du Saint Empire
Pilote de la RAF 1940 - 1945
Croix des Evadés

né à Nouvelles le 18 août 1919
et décédé à Uccle le 22 février 2012.

Le service religieux aura lieu en l'église Saint - Quirin, place de l'Eglise à 7812 Houtaing, le mardi 28 février 2012 à 11 heures.

La famille recevra les condoléances à partir de 10h30.

l'inhumation dans le caveau de famille aura lieu à l'issue de la cérémonie religieuse au Mausolée d'OULTREMONT à Houtaing.

Drève des Gendarmes, 165 - 1180 Bruxelles



D'après le mail que j'ai reçu d'André Bar, Jacques d'Oultremont faisait partie de la 104ème promotion. Il s'était engagé dans la R.A.F. au mois de mars 1944. Son entrée à l'I.T.W. ( Initial Training Wings ) s'était déroulée au mois de février 1945. Jacques d'Oultremont n'est, bien entendu, pas entré en opérations. Ce sont les seuls détails qu'André a à son sujet.


P.S. : Je remercie André Bar pour m'avoir fait parvenir ces quelques informations.

dimanche 19 février 2012

He was the only survivor of his crew

André Leleu D.F.C.
( 1921 - 2012 )

( collection Philippe Deman )


Chers amis et passionnés de la R.A.F.,

Ce samedi 11 février, durant la matinée, je reçois un mail d'André Bar m'annonçant le décès d'André Leleu. Ce dernier a volé, en opérations, comme navigateur sur Handley Page Halifax. Cette publication arrive avec un peu de retard, étant donné qu'il m'a fallu du temps pour traduire un article en néerlandais concernant le défunt. Je tiens à remercier André Bar et sa compagne Marie - Claire Decock pour avoir relu, corrigé et complété la traduction. Leur aide me fut des plus précieuses.

Voici donc le récit de son aventure :

André Leleu
Un Courtraisien inconnu

Les points importants de l'article ci - dessous :
  • André Leleu quitte, clandestinement, Courtrai en 1941 pour rejoindre la Grande - Bretagne;
  • Arrive en Grande - Bretagne via la France, l'Espagne et le Portugal;
  • S'engage dans la R.A.F. où il devient navigateur;
  • Après plusieurs vols au - dessus de l'Allemagne, son avion est abattu;
  • Seul survivant, fait prisonnier et envoyé en captivité;
  • Démobilisé après la guerre, il rentre en Belgique.

Le 11 novembre 1945, le Flying Officer André Leleu est décoré de la Distinguished Flying Cross. Sur le diplôme qui accompagne la haute décoration britannique, on lit la citation suivante :

In all circumstances Flying Officer has shown an outstanding degree of discipline, courage and determination.

En plus du Wing Commander Alan Lynn, un Courtraisien d'adoption, Leleu est le seul concitoyen qui ait reçu la D.F.C. durant la Seconde Guerre mondiale. Son histoire vaut la peine d'être contée.

André est né à Courtrai, le 15 septembre 1921. Son père, Omer, était récepteur du K.O.O. et greffier au Conseil des Droits du Travail. Après le 10 mai 1940, la famille qui vit dans la Handboogstraat fuit vers la France. Lors de la capitulation française, elle se trouve à Limoges.

De retour à Courtrai, Lucien Leleu, le petit frère d'André, avait rejoint une organisation de résistance : " La Belgique Avant Tout - België Voor Alles " ( B.A.T. - B.V.A. ). La dite - organisation était, principalement, active dans le domaine de la presse clandestine. Elle a distribuée, entre octobre 1940 et février 1941, vingt brochures ronéotypées tirée chacune à environ 500 exemplaires.

L'alarme a été donnée au début de février 1941. Craignant que la police allemande ne soit sur la piste de la presse clandestine, un peu paniqués, les membres de l'organisation décident de prendre la fuite pour la Grande - Bretagne. André n'était pas, personnellement, concerné par celle - ci mais, se disait - il :

" Comme ils recherchent mon frère et ne le trouvent pas, je deviens le bouc émissaire. La meilleure chose est de disparaître aussi. "

Le samedi 15 février 1941, tous les deux vont chez des amis dans la Hugo Verriestlaan. Le lendemain, ils prennent le train à Menen ( Menin ), traversent la frontière et passent la nuit dans une cachette à Tourcoing ( France ). De là, un voyage sans souci passant par Paris, ils franchissent la ligne de démarcation à Vierzon et, arrivent à Marseille, où ils pensaient trouver un caboteur pour l'Espagne. Ce projet s'avère désastreux. Aussi décident - ils de traverser les Pyrénées.

Emmené par un contrebandier de tabac faisant office de guide, ils se déplacent à travers les montagnes au départ de Banyuls - sur - Mer, en passant par Figueras, puis Barcelone et Madrid, jusque Badajoz à la frontière portugaise.

A Badajoz, un guide; ils ont eu son adresse au consulat de Belgique à Barcelone; les amène à Elvas au Portugal, où un représentant de l'Ambassade à Lisbonne vient les accueillir.

Après avoir passé huit semaines à Lisbonne, sous une fausse identité de naufragés britanniques avec un " Emergency certificate ", les deux frères sont expédiés à Gibraltar... et de là, à Glasgow. Le 28 juin 1941, ils posent le pied sur le sol britannique.

Leur première rencontre avec les Britanniques a lieu au sein de la " Queen Victoria Patriotic School " de Londres, devant un officier de la Sûreté. Une mesure de sécurité compréhensible, car la peur que des espions allemands puissent entrer en Grande - Bretagne de cette manière n'était pas imaginaire. L'officier de la Sûreté était un pilote de la R.A.F. qui, apparemment, s'intéressait beaucoup à l'aérodrome de Wevelgem. Lucien Leleu a pu faire des croquis de l'aérodrome, que l'officier compara avec des photographies aériennes récentes.

Lorsque les deux frères ont révélé qu'ils étaient de bons amis de Tom Irving; un acheteur de lin anglais qui a vécut à Courtrai avant la guerre; ils ont brillamment réussi l'examen de la Sûreté.

Lucien et André sont affectés à une unité de chars belges. Après environ un an dans les mastodontes d'acier à s'entraîner et à rouler, André Leleu est promu au grade de sergent. Ces blindés étaient, finalement, ennuyeux. Mais avec sa promotion, et un peu de chance, il a demandé son transfert à la Section belge de la R.A.F.

A la fin de 1941, à Londres, il a été décidé de créer une escadrille de chasse belge au sein de la R.A.F. Tous les volontaires belges, qui avaient exprimé le désir de servir dans la R.A.F., ont été incorporés. Ceux qui satisfaisaient aux exigences médicales étaient envoyés à l'instruction à Scarborough; André en faisait partie.

A Scarborough, on enseignait les bases de l'art du vol avec beaucoup de théorie. Elle était suivie de douze heures de vol sur " Tiger Moth " à Sywell ( Northampton ). Après quelques heures de vol de formation, André est appelé à passer un test. Le décollage est correct, le vol mieux encore mais l'atterrissage est un cauchemar. Au lieu de descendre doucement, il s'est présenté trop vite et a, dans le style kangourou, rebondi sur la piste avant de s'arrêter. Son moniteur britannique est proche du désespoir : 
  • " Can't you land ' Loulou '? ", a - t - il demandé, presque en suppliant ( avec son accent anglais, Leleu s'était transformé en " Loulou " ).
Non, " Loulou " n'avait pas su atterrir correctement. Radié de l'écolage de pilote, il est dirigé vers une formation de navigateur qu'il recevra au Canada.
Fin janvier 1943, le vapeur Andes conduit les candidats navigateurs à Halifax. Le centre d'étude de base, la N°6 Bombing and Gunnery School, est situé à Mountain View dans l'Ontario. Avec quatre autres compatriotes, il suit, du 25 janvier au 19 mars 1943, les cours de " Ground Instruction ". Son " Log Book " mentionne pour cette période :
  • 17 heures de vol " Bombing Time ".
  • 13 heures et 20 minutes de " Gunnery Time ".
  • 5 heures et 10 minutes de " Night Bombing ".
La prochaine étape de la longue formation est la " Air Navigation School " à l'Ancienne - Lorette, au Québec. La formation va du 28 mars au 2 août 1943. Les étudiants deviennent compétents dans la manipulation du sextant, la position du soleil et des étoiles, la navigation aux instruments, etc... Mise à part la météorologie, André réussit dans toutes les matières. Le 2 août 1943, il reçoit l'aile du brevet de navigateur, tant convoitée, à coudre sur sa veste d'uniforme.

Course 72 A, N°8 A.N.S. ( Ancienne - Lorette ).

Cette photographie montre à quel point
la Royal Air Force est cosmopolite.
Aux deux instructeurs australiens de la R.A.A.F.
se mêlent des élèves belges, français, tchécoslovaques...
et un élève hollandais ( selon toute vraisemblance ).

André Leleu est debout au dernier rang, deuxième en
partant de la droite.


( collection Philippe Deman )

Début octobre, les brevetés quittent Halifax à bord du Queen Elisabeth. Ce paquebot géant navigue sans escorte, sa vitesse de croisière élevée le mettant à l'abri des poursuites et attaques des U - Boot. le navire est tellement rempli de soldats américains que les trois quarts des hommes doivent se répartir dans tous les coins pour dormir.

le 29 octobre débute, à Dumfries ( Écosse ), la période de stage dans la " N°10 Advanced Observers Air Flying Unit ". Le cours consiste, principalement, en vol de nuit sur des appareils Anson, et vise à parfaire la navigation, la lecture des cartes et l'armement des bombes. Le cours se termine le 28 novembre 1943, puis les hommes ont une période de répit.

N°10 A.O.A.F.U. ( Dumfries ).

Le Sergeant André Leleu se tient debout au deuxième rang,
deuxième en partant de la droite.


( collection Philippe Deman )


Le 2 février 1944 commence la formation au sein de l'" Operational Training Unit " ( O.T.U. ) de Moreton - in - Marsh. André vole sur Wellington comme second navigateur et, à partir du 23 février, comme premier navigateur. Les leçons sont entrecoupées de sauts en parachute et de " Dinghy drill " ( exercices avec les canots de sauvetage gonflables ). Le 22 mars 1944, ses supérieurs jugent qu'il est prêt pour les opérations. A ce moment, il totalise 171 heures et 45 minutes de vol de jour, 131 heures et 50 minutes de vol de nuit, dont 59 heures et 25 minutes de vol de nuit comme navigateur.

Le 27 mars 1944, le personnel navigant ( navigateurs, radios, bombardiers, mécaniciens de bord et mitrailleurs ) est rassemblé et présenté aux pilotes avec lesquels il fera équipe. Désormais, André Leleu volera comme navigateur ( Navigator ) avec :
  • Pilote ( Pilot ) : Warrant Officer Leslie Fulker, R.N.Z.A.F. ( Néo - Zélandais ).
  • Bombardier ( Bomb Aimer ) : Flight Sergeant George Newey, R.N.Z.A.F. ( Néo - Zélandais ).
  • Mitrailleurs ( Air Gunners ) : Sergeants Ken Roberts et Ernest Evans, R.A.F. ( Britanniques ).
  • Mécanicien de bord ( Flight Engineer ) : Sergeant Charles Baker, R.A.F. ( Britannique ).
  • Opérateur radio/mitrailleur ( Wireless Operator/Air Gunner ) : Flight Sergeant Albert Parsons, R.A.A.F. ( Australien ).


L'équipage.

Rang debout, de gauche à droite :

F/Sgt George Newey R.N.Z.A.F., Sgt Ken Roberts R.A.F.,
Sgt André Leleu R.A.F. et F/Sgt Albert Parsons R.A.A.F.


Rang assis, de gauche à droite :

Sgt Ernest Evans R.A.F., W/O Leslie Fulker R.N.Z.A.F.
et Sgt Charles Baker R.A.F.


( collection Philippe Deman )

L'équipage part, le 1er mai 1944, pour Rufforth où est basée la " 1663 Heavy Conversion Unit ". Là ont lieu les exercices combinés en groupes sur Halifax Mark II. Le 7 juin 1944, l'équipage est affecté au 158 Squadron de la R.A.F., reconstitué et basé à Lissett. Étant à l'origine, le 104 Bomber Squadron, il fut transformé en 158 Bomber Squadron et basé à Driffield ( 14 février 1942 ). Il était, alors, équipé de Wellingtons et affecté au " 4 Group Bomber Command ". Le 7 juin 1942, l'unité est ré - équipée de Halifax Mark II, et utilisa successivement les aérodrome de East Moor ( du 6 juin au 6 novembre 1942 ), Rufforth ( du 6 novembre 1942 au 28 février 1943 ) et Lissett jusqu'à la fin de la guerre. Lissett était une nouvelle base, située à quelques miles de la côte anglaise, près de Bridlington dans l'East Riding of Yorkshire.

Quand André a été affecté au " One - Five - Eight ", le Squadron était sous le commandement du Wing Commander Peter Dodson depuis le début de mars 1944, et ré - équipé du nouveau Halifax Mark III. Contrairement au Mark II, avec quatre moteurs en ligne Merlin, le Mark III était doté de quatre moteurs en étoiles refroidis par air du type Bristol Hercules. Le nouveau modèle différait également par l'apparence de son nez. La tourelle avait disparue et avait été remplacée par un bulbe transparent qui offrait plus de visibilité au bombardier.

Le 7 juin 1944, jour de leur arrivée, sept appareils du 158 Squadron participent à un raid sur la ville de Mannheim, sous le commandement du Squadron Leader Wilfred Protheroe D.F.C. ( décoré à titre posthume ). C'est leur première mission au - dessus de l'Allemagne. Les sept appareils reviennent sains et saufs à la maison.

Le 14 juin 1944, André effectue son premier raid en territoire occupé par l'ennemi. L'objectif est Evrecy ( France ), à 6 kilomètres au sud de Caen. Six bombes de 1000 lb et neuf de 500 lb sont lâchées sur la cible. Le vol dure 5 heures et 50 minutes. Tous reviennent sains et saufs à la base.

A partir de ce moment - là, les missions se suivent à un rythme accéléré :
  • 16 juin : Sterkrade, dans la Ruhr. Objectif : les usines d'huile synthétique.
  • 17 juin : Saint - Martin - l'Hortier. Destruction des tronçons routiers.
  • 23 juin : Oisemont. Base de V1.
  • 24 juin : Le Grand Rossignol. Installations de V1.
  • 27 juin : Marquise. Installations de V1.
  • 28 juin : Wizernes. Rampes de lancement de V1.
Ce dernier vol a été effectué avec une des avions les plus célèbres de Bomber Command : le Halifax B III LV907/NP - F, surnommé " Friday the 13th ". Les usines de construction Handley Page avaient livrées le LV907 au 158 Squadron, en mars 1944. Fin octobre, il avait quatre - vingt vols à son actif, et fut renvoyé à l'usine pour une révision complète. Début décembre, " Friday the 13th " était de retour dans les airs. Le 25 avril 1945, il a pris son dernier envol pour Wangerooge ( Allemagne ) ; objectif : les batteries côtières. Le célèbre Halifax ramena son équipage à la base, en toute sécurité. Il avait effectué 128 raids sans une égratignure.

" Friday the 13th " avec son équipage
et trois de ses " rampants ".


En attendant, la guerre continue :
  • 1er juillet : Oisemont. Base de V1.
  • 4 juillet : Domléger. Station d'alimentation de V1.
  • 7 juillet : Marquise. Installations de V1.
  • 23 juillet : Les Catelliers.
  • 24 juillet : Stuttgart.
Le raid, sur Stuttgart, a lieu dans la nuit du 24 au 25 juillet 1944, avec une flotte de 729 appareils. En trois vagues, ils vont bombarder la cible entre 01h45 et 01h54 GMT. Avant l'attaque, le 158 Squadron déclarait avoir dix - neuf bombardiers disponibles :
  • Première vague : six bombardiers.
  • Deuxième vague : dix bombardiers.
  • Troisième vague : trois bombardiers.
Le Halifax HX839/NP - S sur lequel volait Leleu, appartenant à la troisième vague ( N°18 ), décolle de Lissett à 21h32. En chemin, les bombardiers lourds sont attaqués, à plusieurs reprises, par les chasseurs de nuit allemands qui frappent durement. Pour le reste, ils ont eus une couverture nuageuse de 10/10 et peu de Flak.

Comme prévu, le Halifax arrive à 01h53 sur la cible et largue, à une altitude de 19 000 pieds, neuf bombes de 500 lb entre les balises du " Master Bomber ". Juste au nord de Stuttgart, il se retrouve dans le collimateur d'un chasseur de nuit. Le bombardier tremble sous l'impact des obus. Les dommages ne sont pas très importants, mais le train d'atterrissage et les freins ont légèrement soufferts. Après un examen approfondi, le Sergeant Baker, mécanicien de bord, se rend compte que les tuyaux de pression d'huile sont crevés. Il n'y avait aucun moyen pratique pour effectuer des réparations d'urgence. Les tuyaux qui fuyaient ont été sciés et scellés, dans l'espoir que la pression d'huile resterait intacte.

A Lissett, ils n'étaient pas rassurés. Par sécurité, le Halifax est détourné vers la " Rescue Crash Landing Beach " de Carnaby. A 06h07, il réduit son altitude au - dessus de Carnaby et se pose sans freins. Le train d'atterrissage résista et Baker obtint une palme*. Le vol a duré 8 heures et 35 minutes. Le 158 Squadron a perdu deux avions durant le raid.

Et les opérations n'attendent pas ; c'est un nouveau départ dans la nuit du 25 au 26 :
  • 25 juillet : Wanne - Eickel, dans la Ruhr ( avec " Friday the 13th " ).
  • 28 juillet : Forêt de Nieppe. Concentration de troupes SS.
  • 1 août : Chapelle Notre - Dame ( mission avortée ).
  • 2 août : L'Haÿs - les - Roses. Base de lancement de V1.
  • 3 août : Forêt de Nieppe. Idem.
  • 5 août : Forêt de Nieppe. Idem.
  • 9 août : Landes - Vieilles - et - Neuves. Idem.
  • 10 août : Dijon. Ateliers mécaniques.
  • 11 août : Ferfay. Base de lancement de V1.
  • 12 août : Brunswick. Les raffineries.
Pour cette dernière mission, 372 Lancasters et Halifaxes ont été utilisés en une seule vague, entre 0h16 et 0h18 ( ? ), pour bombarder les raffineries. Le 158 Squadron a pris part à l'action avec seize avions. A 21h30, le Halifax MZ338/NP - U de Leslie Fulker décolle, comme N°9, de Lissett. Le raid sur Brunswick ne prêtait pas à sourire. Tout au long du chemin vers la cible, les bombardiers font l'objet d'attaques des chasseurs de nuit, puis sont pris sous le feu des batteries anti - aériennes. Avant même d'avoir atteint l'objectif, le 158 Squadron perd deux appareils. D'autres ont subis des dommages plus ou moins importants. Le Halifax, dans lequel vole Leleu, est également touché. Les flammes lèchent longtemps le moteur droit. L'incendie est éteint grâce au système d'extincteurs mais, sur trois moteurs et avec près de 5000 kilos de bombes, l'appareil perd de l'altitude. Cette perspective est peu rassurante pour ceux qui, volant plus bas, pourraient être frappés par les bombes de leurs collègues se trouvant au - dessus.

A 23h36, les lourds colosses sont, à nouveau, attaqués par les chasseurs de nuit Junkers 88. Dans les environs de Brunswick se trouve une très grande concentration de Flak. A 0h14, le Halifax de Fulker fit une embardée vers la position d'attaque, lorsqu'il est soudainement touché par le tir des mitrailleuses d'un chasseur de nuit. Le mitrailleur de la tourelle dorsale, Ernest Evans, est blessé.

A 0h18, d'une altitude de 17 000 pieds, ils lâchent leurs bombes dans l'incendie s'étant déclaré sur la cible et prennent le chemin du retour. Peu après, un chasseur de nuit allemand, par une série de salves bien placées, fait du Halifax une épave... mais toujours volante. Il y avait un trou béant de 80 centimètres dans le fuselage, et l'installation radio ainsi que l'appareillage de navigation étaient en miettes. Sur trois moteurs haletants, se dirigeant à l'aide des astres, ils se traînent tout le long du chemin jusqu'à la base. C'est ce qui rapporte la D.F.C. au navigateur Leleu. Quand le Halifax se pose à Lissett à 03h11, il est bon pour la ferraille. L'équipage a eu beaucoup de chance car on découvrira, à l'emplanture des ailes, un obus non - explosé!
  • 15 août : l'aérodrome d'Eindhoven ( mission avortée au départ ).
  • 16 août : Kiel.
  • 19 août : Sterkrade. Stocks de pétrole.
  • 25 août : Watten. Installations de V1.
  • 28 août : première attaque de jour sur Homberg. Stocks de pétrole.
  • 9 septembre : Le Havre ( attaque avortée au départ ).
  • 10 septembre : Le Havre. Positions de tir.
  • 12 septembre : Gelsenkirchen.
Ici se referme le " Log Book " avec la mention :

" Missing. Shot down over the target by A.A. 13.37 ".

Que s'est - il passé? A cause de sa raffinerie très productive, Gelsenkirchen est un objectif important. On sait, également, que les Allemands ont concentré, dans les environs, une quantité considérable de positions de Flak.

Le 158 Squadron décolle de Lissett à 11h22. Le Flying Officer Fulker vole, avec son équipage habituel, sur le Halifax HX329/NP - Y. La couverture nuageuse est de 10/10 et la visibilité quasi nulle. Les avions volent en flux dense au - dessus du territoire ennemi. A gauche de Fulker se trouve le légendaire " Friday the 13th ".

Pour cette partie, je laisse la parole à André Leleu :

" J'étais, seul Belge, navigateur au 158 Squadron du Groupe 4. Nous avons décollé le 12 septembre 1944, à 11h22, dans un Halifax Mk III immatriculé Y ( York ) MX329 pour Gelsenkirchen ; notre 29ème mission, un raid de jour. Tout s'est bien passé jusqu'à notre arrivée sur l'objectif. Le préposé aux bombes, le Pilot Officer Newey, était dans le nez de l'appareil, les soutes à bombes étant ouvertes. "

Soudain, la Flak ouvre le feu avec violence. Des centaines de nuages noirs, provoqués par les explosions d'obus, parsèment la zone de largage :

" Le Flying Officer Fulker D.F.C. R.N.Z.A.F. ( Nouvelle - Zélande ) qui pilotait, m'appela à l'interphone pour me signaler qu'il n'avait jamais vu autant de Flak ( D.C.A. allemande ). Je me lève pour aller voir dans le cockpit et constater qu'il avait, en effet, raison. Comme nous avions l'habitude de le dire, alors que la Flak était intense : ' Vous auriez pu sortir votre train d'atterrissage et faire le taxi jusqu'à la cible '.

Je retournai à mon siège et décidai d'attacher les sangles de mon parachute, pour la première fois depuis nos 29 opérations. J'ai entendu le bombardier donner les dernières corrections. J'ai alors perçu l'impact d'un coup rapproché de la Flak et, quelques secondes plus tard, j'ai vu ma tablette de navigation, les cartes, les compas et les boussoles exploser devant moi.

Je dois être tombé dans la sortie de secours située sous mon siège. Je ne me rappelle pas avoir sauté ou avoir actionné les cordes de mon parachute, comme j'étais inconscient. Alors que je reprenais mes esprits, j'ai constaté au - dessus de moi, la voûte de mon parachute ouvert et, portant mon regard en - dessous, j'ai réalisé que j'étais blessé au genou gauche. La première chose que je fis : relever ma jambe gauche pour voir si rien n'était brisé. Je constatai une grosse blessure juste au - dessus du genou, mais aucun os n'était atteint. Après cette diversion, je retombai momentanément inconscient et, au moment où je revins à moi, je vis le sol se rapprocher. J'étais tombé dans une prairie, à côté de l'objectif, et j'entendis le bruit de cette bataille aérienne engagée entre les défenses terrestres et les explosions des bombes lancées par nos avions. "

Sa descente a été suivie par les observateurs de la Flak :


" Les Allemands de la batterie de D.C.A. furent rapidement sur les lieux pour m'enlever et me transporter à travers la ville en ruine, sous forte escorte*, puis en voiture* vers un camp de prisonniers russes. Un médecin allemand examina mon genou et affirma que je n'avais aucune fracture. Il me dit : ' Eine fleisch wounde ' ( une blessure de viande ). Il saupoudra ma blessure d'un médicament, pas d'attelle, et il pensa mon genou avec une sorte de papier - crêpe.

Les Allemands m'ont conduit dans un bureau où j'étais gardé par un sous - officier de la batterie qui donnait des coups de téléphone. Après quelques heures, ils m'ont conduit en voiture sur un aérodrome, et dans un abri où je retrouvai d'autres équipages descendus au cours du même raid. "

André est emmené à Francfort pour être interrogé ( Dulag Luft d'Oberursel ). L'interrogatoire se limitera à un monologue de l'officier allemand qui sait, dans les moindres détails, comment est composé le 158 Squadron, où il est basé, qui le commande et plus encore :

" Ce n'est que plus tard, au Dulag, que j'appris que j'étais le seul survivant de mon équipage. "

Par la suite, André a été envoyé au Stalag Luft I de Barth ( Poméranie ). Curieusement, personne ne sait qu'André a survécu à la catastrophe :


" Quatre ans plus tard, à Bridlington, au cours d'une réunion avec des anciens de 158 Squadron, j'ai appris qu'ils avaient vu mon Halifax tomber comme une boule de feu... et que personne n'avait vu de parachute s'ouvrir. "

Par une incroyable coïncidence, le corps d'un citoyen allemand a été retrouvé dans les débris de l'épave qui avait brûlée. Le service de secours allemand, ayant trouvé sept corps carbonisés, en a déduit que tout l'équipage y était resté. Ce n'est que plus tard que les autorités de la R.A.F. apprendront, par la Croix - Rouge, que notre concitoyen était indemne et prisonnier de guerre. Le 5 décembre 1944, ces heureux parents reçoivent, à Courtrai, la nouvelle que leur fils est bien vivant.

Le mot de la fin est pour André Leleu :


" J'ai passé huit mois au Stalag Luft I à Barth, et j'ai été libéré par les Russes. J'ai été ramené en Angleterre par un B - 17 de la U.S. Air Force* depuis l'ancienne base aérienne allemande, située à cinq kilomètres du camp.

Mon équipage est enterré dans le Reischwald Forest War Cemetery, près de Clèves. Lot 17, rangée C, tombes 13 - 14 - 15 - 16 - 17 et 18 contenant les restes de :
  • F/O Les Fulker, Pilot, D.F.C. - R.N.Z.A.F.
  • P/O Max Newey, B/A - R.N.Z.A.F.
  • P/O Bert Parsons, W.O.P/A.G. - R.A.A.F.
  • P/O Charles Baker, F/E - R.A.F.
  • Sgt Ken Roberts, Tail Gunner - R.A.F.
  • Sgt Ernest Evans, Mid - Upper Gunner - R.A.F.
Seul survivant? Le Flying Officer A. Leleu D.F.C., navigateur de la R.A.F. "


* Un endossement dans le " Log Book " semble plus probable.
* La population, en colère, voulait s'en prendre à lui.
* D.K.W. ( Dampf Kraft Wagen ).
* La véritable dénomination est U.S.A.A.F ( United States Army Air Force ). Elle sera nommé U.S.A.F. au mois de septembre 1947.



Article rédigé, à l'origine, par José Vanbossele.

Traduction : Mehdi Schneyders.

Relecture, correction et addition d'informations : Marie - Claire Decock et André Bar.

Documentation photographique : Philippe Deman.

mercredi 1 février 2012

It was a short and very good night!

Vue des arcades du Cinquantenaire.


Chères lectrices, chers lecteurs,

Le jeudi 13 octobre, le Musée Royal de l'Armée et d'Histoire Militaire organisait une nocturne. Il n'est jamais trop tard, alors, voici le compte - rendu. Même si il ressemble à une vraie " tartine ", j'ai résumé certains évènements, tant la soirée fût riche en rencontres et autres.


Jeudi 13 octobre 2011, site du Cinquantenaire.

Il doit être entre 17h40 et 18h, lorsque je traverse tranquillement le Parc du Cinquantenaire. J'ai, pour l'occasion, revêtu de mon " Battle Dress " de la R.A.F., avec le grade de Flight Sergeant ( sergent - chef ). J'aurais souhaité porter celui de Flight Lieutenant ( capitaine ), mais jusqu'à aujourd'hui, je n'ai pas trouvé de tailleur sûr et professionnel... prêt à retoucher la veste. D'ailleurs, il faudrait que j'achète un autre pantalon, parce que la teinte de ma veste d'officier est légèrement plus claire.

Afin de ne pas éveiller la méfiance démesurée des Keufs ou d'un maniaque de la sécurité, j'ai pris un sac dans lequel j'ai ranger mon ceinturon avec le holster. Souhaitant transmettre des données à André Bar, j'ai pris mon disque dur externe. L'avenir m'apprendra que je ne pourrai l'utiliser! Enchanté par le ciel bleu et les quelques nuages blancs, je prends quelques prises de vues des arcades du Cinquantenaire.

Me rendant vers l'entrée du Musée, je croise un groupe d'asiatiques qui monopolise la pelouse centrale. Chose étonnante : ils m'ont vus, mais ne m'ont pas photographiés!!!!!! Pourtant, j'avais l'impression de sortir de l'ordinaire ( ouch! Mon cou, mes chevilles! )!!!! En passant sous l'arcade de gauche, j'aperçois un reconstituant avec l'uniforme du Corps des Marines des États - Unis, dont les manches arborent le grade de Master Sergeant... et quatre Service Stripes ( et je ne parle pas de ses rubans de décorations ).

Je me dirige vers le canon à droite de l'entrée, pose mon sac et me prépare. En bouclant mon ceinturon, j'ai la désagréable surprise de voir qu'il se déboucle au moindre mouvement! A plusieurs reprises, je tente de le reboucler... mais j'arrive toujours au même résultat. Un préposé à l'accueil apparaît sur les marches pour s'encrasser les poumons. Il me fait remarquer que c'est un peu juste. Je lui répond que je le porte très rarement, ce qui est vrai. A ce moment, trois jeunes ( une fille et deux mecs ) arrivent, et l'un d'entre - eux boucle un ceinturon. Quel con je suis! Comment ai - je pu oublier ça?!!!!!

Ceinturon bouclé, gants de vol passés dans ce dernier, appareil - photo numérique à la main et calot vissé sur la tête, je fais mon entrée dans le Musée. Il y a du monde, et des hôtesses!!!!!!!! Évidemment, nous ne sommes pas confronté aux températures polaires de l'année passée. Directement, je me rends compte que je ne pourrais pas entrer avec mon sac. Adieu transfert de données, adieu exhibition de mon dossier avec mes travaux! Le préposé à l'accueil, chauve avec des lunettes, et néerlandophone, réceptionne mon sac et me demande en regardant ma main droite :
  • C'est un photo - appareil?
  • Oui, oui.
Revenant du vestiaire, il me remet un numéro que je glisse dans la poche droite de ma veste. Après avoir passé la barrière coulissante en saluant deux hôtesses assises à une table, j'entre dans le vif du sujet. Mon but est de flâner dans le hall principal et la salle de la Première Guerre mondiale, avant de passer le plus clair de la soirée dans la Section Air & Espace. Bien entendu, tout ne va pas se dérouler comme prévu... pour mon plus grand plaisir!

En arrivant à hauteur des marches menant à la salle de la Première Guerre mondiale, j'aperçois un reconstituant avec un petit embonpoint, les mains derrière le dos, en tenue d'officier colonial ( à première vue ). Je continue ma route et, en grimpant les marches menant au hall sur la Seconde Guerre mondiale, je vois un couple de reconstituants en tenues du début du XIXe siècle. La dame est assise sur une chaise et le type, debout, porte un magnifique uniforme blanc avec un couvre - chef noir et un sabre dans son fourreau. Posant pour deux touristes, ils sont tellement accaparés par ces dernières que je ne peux les photographier! En désespoir de cause, je prend une vue du hall principal.


A un moment donné, un membre du Musée m'accoste et me demande :
  • Excusez - moi, vous parlez français, néerlandais?
  • ... Beiden, les deux... c'est comme vous voulez.
Il m'explique que je dois rester dans le hall principal, vu que c'est la partie Europe - Afrique. De cette manière, si des curieux souhaitent me poser des questions, je serais à même de pouvoir leur répondre. Souhaitant savoir si je fais partie d'un groupe de reconstituants, je lui réponds par la négative. Étant donné que je porte un uniforme, j'ai droit à des tickets boissons et repas. Formidable, non?!!!! Je reçois deux tickets boissons et un ticket repas.

Rejoignant l'officier colonial vu précédemment, je me retrouve en compagnie d'un ancien militaire belge, en tenue de combat. Me présentant à eux, je fais la connaissance de Monsieur Goncalves. En l'écoutant discuter longuement avec l'officier colonial, je suis surpris des connaissances de ce dernier. Son langage est très éloquent et, de ce fait, il entre véritablement dans la peau de son personnage. D'ailleurs, ses traits et sa manière d'être me disent quelque chose. Une fois de plus, l'avenir me le confirmera.

Major de la Force publique ( Congo belge )
en pleine discussion avec
l'ex - capitaine - commandant Goncalves.


Je m'en doutais un peu, mais cet officier représente la Force publique ( Congo belge ), avec le grade de major ( même si ce dernier n'est pas apparent ). Voulant tout savoir, Monsieur Goncalves me demande ce que je représente. Expliquant que je porte le ' Battle Dress ' d'un Flight Sergeant sud - africain, engagé dans la Royal Air Force ( R.A.F. ), il est intrigué par le fait que je porte des ailes sud - africaines. M'enlevant pratiquement les mots de la bouche, il se rend compte que j'ai ( mon personnage ) suivi l'entraînement au sein de la South African Air Force ( S.A.A.F. ), et qu'ensuite, je suis passé dans la R.A.F.

Monsieur Goncalves m'apprend que l'un de ses oncles, un certain De Bie, a suivi l'entraînement au sein de la S.A.A.F., avant d'entrer dans la R.A.F. Le nom me disant quelque chose, je lui apprend que je travaille en collaboration avec un documentaliste de la Section Air & Espace : le bien nommé André Bar.

Congé en Uruguay, octobre 1943.

De gauche à droite :

Sergeant Georges Nossin et Sergeant De Bie.

( collection André Bar )


En racontant une anecdote, Monsieur Goncalves nous apprend que son ancêtre, bien qu'ayant un nom portugais, était originaire du Brésil. Bien entendu, il fait remarquer que cela ne se voit pas sur son visage! Regardant avec insistance l'insigne de son béret, je lui demande ce qu'il représente. Il me dit que c'est l'insigne du 4ème Chasseurs à cheval et que, même sur le terrain, les grades étaient portés comme sur sa tenue.

A un moment donné, trois jeunes reconstituants en tenues britanniques ( Seconde Guerre mondiale ), arrivent à notre hauteur. Après un salut britannique en bonne et due forme au " Big Boss " ( autrement dit, le major ), ce dernier leur remet les tickets boissons et repas alloués à chaque membre de son groupe.


Intrigué par les insignes sur la manche de l'un des membres du trio, Monsieur Goncalves demande des renseignements au major, véritable puits de science ( si je puis m'exprimer de la sorte ).


Dame en tenue du début du XIXe siècle.
J'ai, tout de même,
réussi à la photographier!


Entretemps, la fille et l'épouse de Monsieur Goncalves ont faites leur apparition. Et le défilé des reconstituants continue. Quelle différence par rapport à l'année passée! Maintenant, ce sont trois fantassins canadiens qui viennent se joindre à nous.

L'ex - capitaine - commandant Goncalves
discute avec des reconstituants
en
tenues canadiennes de
la Seconde Guerre mondiale.


Les discussions vont bon train. Chaque nouvel arrivant apporte de nouvelles questions. Autant vous dire que Monsieur Goncalves s'en donne à cœur joie... et il n'est pas le seul! Moi, j'en profite surtout pour prendre des photos.

Warrant Officer ( adjudant )
du Régiment de la Chaudière*.


Telle n'est pas ma surprise lorsque je vois apparaître un reconstituant en " Service Dress " d'officier de la R.A.F.! Je m'avance, me met au garde - à - vous et salue en disant :
  • Flight Sergeant Schneyders reporting, Sir!
Me retournant mon salut, il me serre la main en s'exprimant dans un anglais parfait. Je suis, vraiment, très surpris! Son accent et son intonation sont parfaits. Après un court dialogue, le Pilot Officer ( sous - lieutenant ) se dirige vers la major qui s'exprime dans un anglais tout aussi parfait. Je suis ravi d'entendre des francophones rendre si bien hommage à la langue de Shakespeare.

Le major ravitaillant en tickets le Pilot Officer.

L'un des " Canadiens " raconte au Pilot Officer
ses apparitions dans différents films.



La veste du Pilot Officer me paraît, un tantinet, bizarre. En vérité, elle n'est pas du tout réglementaire, et je lui fais remarquer cette particularité. C'est, en réalité, celle portée par les soldats et sous - officiers. Avec une pointe d'humour, il m'avoue qu'il n'a pu faire autrement, et ajoute que j'ai raison. Je veux mon neveu!

Mécanicien de l'U.S.A.A.F.,
enrôlé comme photographe.

Il a un petit côté Didier Reynders,

ne trouvez - vous pas?


La notion du temps m'échappe totalement, ou presque. Je suis dans le bain et je n'ai pas envie d'en sortir. J'en viens à discuter avec l'épouse et la fille de Monsieur Goncalves. La première me demande comment j'en suis arrivé à me passionner pour la R.A.F. Lui expliquant que, de par mon histoire familiale et ma passion pour l'Histoire, j'ai toujours été intéressé par la Seconde Guerre mondiale. J'ajoute que c'est mon deuxième centre d'intérêt au niveau des conflits, puisque le premier est la guerre de Sécession. A ces mots, Monsieur Goncalves mesure la grandeur de la tâche. Sur le moment, cela m'a rappelé l'expression de Henri Branders*, lorsque je lui avais montrer une caricature, réalisée par mes soins, du général - major Philip Henry Sheridan*.

Continuant mon récit, j'explique qu'à l'âge de douze ans, j'ai découvert une bande dessinée dans le journal Le Soir, dont le titre était Le bal des Spitfire*, dessiné par Francis Bergèse. Son épouse ne connaissant pas, Monsieur Goncalves me dit qu'il connaît l'album. Donc, à l'âge de treize ans, j'ai demandé à mes parents de m'offrir la bande dessinée. Je termine en disant qu'en la lisant, tout était limpide pour moi, et que c'était à partir de ce moment que m'a passion était née.

De retour au sein du cercle des reconstituants, le Pilot Officer me demande qui je suis et ce que je fais. Je lui réponds ceci :
  • Eh bien, je me prénomme Mehdi Schneyders et je suis dessinateur - illustrateur.
Lui apprenant que je suis métis belgo - sud - africain, il me dit :
  • But you are quite white for a South African.
  • I took from my father's side.
Peu après, le Warrant Officer canadien vient à ma gauche et, en regardant ma manche, me dit :
  • " Sout Afrika "! C'est original!
Tous les reconstituants ne portent pas que des tenues militaires. Je suis surpris d'apercevoir un sosie du capitaine Jack Sparrow! La tenue est presque parfaite... presque. Ben oui, le véritable Jack Sparrow est sale et a les dents gâtées ( mais où est donc passée votre culture générale? )!!!

Quelque chose me trouble dans la tenue du major de la Force publique. Je lui demande - et je ne suis pas le seul - pourquoi il n'a aucun insigne de grade apparent. D'après lui, en analysant les photos d'époque, on remarque que les officiers ne portaient pas leurs grades sur ce type de tenue.

Ayant entendu l'une ou l'autre personne questionner le major à propos de ses favoris et de sa pipe, j'entame une conversation avec ce dernier. Lui demandant si il ne s'était pas rendu à Ciney Expo, il y a quelques années, il me répond de manière affirmative. J'ajoute que je l'avais croisé lors d'une brocante, où il portait des favoris et une pipe avec des motifs décoratifs. Comme le monde est petit!

Un petit groupe de jeunes fait son apparition. Je vois un membre des S.A.S. ( Special Air Service ), un marin belge de la Royal Navy et... un Sergeant belge de la R.A.F.! La danse des saluts commence. A sa vue, le Pilot Officer s'adresse au membre des S.A.S. en arabe. Je suis juste à côté et, quand il me serre la main, je francise ma réplique :
  • Commandant Lawrence, je présume?

Le ravitaillement n'a pas disparu.

Voulant en savoir plus, j'entame une conversation avec les jeunes. Le Sergeant m'apprend que sa tenue est d'origine, sur laquelle il a cousu les ailes de la R.A.F. et les titres d'épaules Belgium. Il me montre que son calot, bien qu'étant également d'origine, est canadien ( Royal Canadian Air Force ). Les deux boutons frappés des lettres R.C.A.F. en sont la preuve.

Le groupe des jeunes.

De gauche à droite :


Membre des S.A.S. durant la campagne d'Afrique du Nord,
marin belge de la Royal Navy et
Sergeant belge de la R.A.F.


Après avoir discuter de ma tenue et de la difficulté de trouver un " Battle Dress " d'origine à la bonne taille, je demande quelque précisions à propos du groupe de reconstituants. D'après le Sergeant, ils se réunissent quinze fois par an, ce qui est plutôt remarquable. L'une de leurs réunions se déroule, notamment, en Normandie. Je me dis qu'il faudrait que je puisse y retourner. Ma dernière participation aux commémorations du débarquement remonte à 2006.

Membres des S.A.S. en Afrique du Nord,
durant la Seconde Guerre mondiale.


Notre conversation dévie vers les S.A.S. Le représentant en la matière m'explique qu'il porte la tenue d'un autre groupe d'intervention, dont la dénomination m'échappe. Passant en revue les rôles distinctifs des deux groupes d'interventions, j'en viens à parler de cette fameuse photo ( sœur de celle ci - dessus ) où pose Sir David Stirling* aux côtés de membres des S.A.S.


Le Pilot Officer en pleine discussion avec
un Corporal de la Brigade Piron.


Deux personnalités, rencontrées l'année passée, font leur apparition. Captain Mario, pilote de la S.A.A.F., et sa compagne Martine, en tenue d'officier des A.T.S. ( Auxiliary Territorial Service )*. Allant à leur rencontre, J'entends Martine rappeler qui je suis à Mario. Un comble, alors qu'il est à jeun! Je les salue, néanmoins, avec joie.

Sergeant belge de la R.A.F. dialoguant avec
le Captain Mario,
pilote au sein de la S.A.A.F.


Durant leur conversation avec le major de la Force publique, ils abordent le moment où nous avons pris des photos ensemble, lors de la dernière nocturne. J'ajoute qu'il avait un avion dans l'histoire. Martine et Mario acquiescent devant un major amusé qui, dans un anglais parfait ( je ne cesserais jamais de le dire ), me dit qu'il ne tient pas à connaître des détails aussi sordides!!!!!

A.T.S. Provost Company Assistant Martine.

Alors que Mario est accaparé par d'autres reconstituants, je m'approche de Martine en lui demandant :
  • Dis - moi Martine, le brassard de M.P., c'est pour le tenir... lui serrer la vis?, dis - je en mimant une clef tournant dans une serrure.
  • Oui, c'est exactement ça!, me répond - t - elle avec le sourire.

Captain Mario nous rejoint immédiatement. Vu qu'il porte un short avec de hautes chaussettes en laine, je lui fait la remarque suivante :

  • Mon capitaine, avec cette tenue, je ne donne pas cher de vos jambes après une promenade dans le " Veld " ( la brousse en Afrique du Sud )!

Tandis qu'il parle du modèle de ses chaussettes, d'autres reconstituants, en tenues américaines de la Seconde Guerre mondiale, font leur apparition. Il y a deux aviateurs et un " Marine " en tenue de combat. L'un des aviateurs, approchant les deux mètres, vient à ma rencontre. Automatiquement, nous commençons à parler de nos tenues. Durant la discussion, je lui transmets les adresses de deux sites sur lequel sont vendues de reproductions exactes d'uniformes, d'insignes, etc.*

" Captain " Jack Sparrow.

J'aimerais " décoller " pour la Section Air & Espace. L'idée me tenaille de plus en plus. Une autre personnalité, rencontré l'année passée, arrive à notre hauteur. Le Warrant Officer belge de la R.A.F. a troqué sa tenue contre celle de Major du Glider Pilot Regiment. Je ne manque pas de le saluer.

Le Warrant Officer de la R.A.F.,
métamorphosé en Major du Glider Pilot Regiment.


Certains d'entre nous, dont moi - même, décidons de faire mouvement. Passant automatiquement par la salle de la Première Guerre mondiale, où il y a un bar, j'immortalise un fusilier marin entrain d'écluser. Je trouve l'image sympathique, pas vous?


Arrivé dans la Section Air & Espace, je me retrouve dans mon élément, enfin ( pour les profanes, imaginez un poisson hors de l'eau )! Droit devant, près du F - 16, j'aperçois une tête connue. Assis à l'une des tables réservées aux exposants, je retrouve Nicolas Dellisse, 1st Sergeant au sein de la Composante Air belge. Avec sa bonhommie habituelle, il me demande comment je vais et m'interroge sur mon projet de B.D. Quand à lui, il est installé dans une nouvelle maison avec sa compagne et leur enfant, mais à des soucis avec son ancienne maison qu'il loue à des locataires. Apparemment, ces " Champions du monde " ont réussis à y mettre le feu! Néanmoins, il m'annonce une bonne nouvelle : sa compagne est, de nouveau, enceinte. Je suis ravi de l'entendre et le félicite.

Nicolas m'apprend que, du côté du Mosquito, il y a un mannequin en équipement complet avec une magnifique Mae West. Il aurait voulu l'emprunter, bien entendu!

1st Sergeant Nicolas Dellisse ( Composante Air ),
rencontré l'année passée, en pleine discussion.



Prenant congé de lui, je me rend vers le Mosquito. Juste devant la cafétaria, je retrouve " Charlie ", un des bénévoles de la Section Air & Espace. Cela faisait un petit temps que nous ne nous étions plus vu. Après une courte discussion, je lui demande si André est dans son bureau :
  • Lequel?, me demande - t - il.
  • André Bar.
D'après ces dires, il doit si trouver. Je continue mon petit bonhomme de chemin... quelques mètres, pour retrouver deux aviateurs américains rencontré dans le hall principal. Vu que nous sommes devant un appareil américain de la Seconde Guerre mondiale, le Douglas A - 26 Invader, je leur demande si je peux les photographier devant l'avion d'attaque au sol.



Après m'être acquitté de ma tâche, je continue... toujours, en direction des bureaux. Lorsque j'arrive devant le Mosquito, je retrouve des bénévoles de la Section Air & Espace :
  • Eric Dessouroux
  • Yves Duwelz
  • Daniel Brackx, accompagné de son épouse
  • Un dont je ne connais pas l'identité
Quand je salue Daniel, je m'adresse à lui en néerlandais :
  • Goedenavond, Danieleke. Hoe gaat het?
Ce dernier me présente à son épouse. Après avoir échangé quelques mots, je les laisse quelques minutes, afin d'aller voir André.


Dès que j'entre dans les locaux, je tombe sur Michele Moscatelli, un autre bénévole, entrain de descendre les escaliers :
  • Hey! Buonasera, Michele.
  • Ciao.
  • Tutti va bene?
Discutant un peu avec lui, J'aperçois André en haut des escaliers :
  • Salut, mi p'tit!, me dit - il en descendant.

Michele nous quitte à ce moment. Tout sourire, André reluque ma tenue, ravi de voir la qualité de la reproduction. Durant notre discussion, je lui dis que je n'ai pu entrer avec mon sac. De ce fait, je ne pourrais pas transférer mes données. André me dit que ce n'est pas grave, et que nous effectuerons le transfert un autre jour. Rien ne presse.

Nous quittons les locaux pour émerger dans le hall de la Section Air & Espace. André souhaite voir ce qui a été préparé pour la nocturne. En passant par le coin consacré à la R.A.F., Il est surpris de voir le moteur du Tiger Moth exhibé. Tout comme moi, il ne manque pas l'occasion de le photographier.

Vue du moteur du Tiger Moth.

De retour près du Mosquito, André salue le groupe des bénévoles. Intrigué, Daniel Brackx me demande pourquoi je porte le titre d'épaule " South Africa ". Lui disant que je suis Belgo - Sud - Africain, il me dit, surpris :

Aaaah, mais ça, je ne savais pas!

Son épouse le suit dans son raisonnement. La chose que je craignais arrive. Daniel me lâche une phrase en afrikaans! Je lui dis que " ça ", nous ne parlons pas chez nous!!!! De là, il nous raconte son séjour en Afrique du Sud, et sa visite du Parc national Kruger... à pied!!!!! Daniel ajoute que le guide était surpris de voir que des touristes puissent comprendre l'afrikaans. Il n'y a rien d'étonnant à cela. Contrairement à un Hollandais, un Belge néerlandophone comprend plus facilement l'afrikaans. Il faut savoir que ce sale baragouinage de barbare nazi est un mélange de :
  • Néerlandais datant de l'époque des premiers colons hollandais.
  • Dialectes néerlandais et flamands.
  • Créole portugais inventé par les métis du Cap.
  • Hottentot parlé par le peuple khoïkhoï, connu sous le sobriquet de Hottentot.
  • Un petit peu d'allemand et d'anglais.

En résumé, c'est une vraie merde que seuls des néerlandophones interrogés à ce sujet, trouvent... poétique... ou comique ( allez comprendre )!!!!! Durant la conversation, Daniel nous raconte qu'au beau milieu du Veld, il a vu surgir de derrière une colline, des enfants mendiant de l'argent. En plus de cela, je lui dis que l'Afrique du Sud est le pays où le taux de criminalité est le plus élevé au monde. A ce sujet, avec le bénévole dont je ne connais pas le nom, nous faisons le parallèle entre le Brésil et l'Afrique du Sud, où l'on ne s'arrête pas au feu rouge au milieu de nulle part.

Pendant qu'ils discutent, je ne peux retenir mon envie de " mitrailler " le Mosquito et le mannequin.

De Havilland Mosquito NF - 30
avec un mannequin en tenue de vol.


Eric Dessouroux vient à mes côtés en me disant que le mannequin porte la tenue de Frédéric Moerman. Il ajoute que ce dernier avait été pilote de Mosquito durant la Seconde Guerre mondiale, avant de passer à la Force Aérienne belge. D'ailleurs, Eric me fait remarquer que c'est une tenue de la Force Aérienne que porte le mannequin ( en l'occurence, celle de Frédéric Moerman ). C'est vrai! En la regardant avec un petit peu plus d'attention, je remarque la différence avec celle de la R.A.F. Je tiens à ajouter que l'uniforme et l'équipement sur le mannequin appartiennent à Eric. Ces pièces sont une " petite " partie de sa collection.

Mannequin portant la tenue de
la Force Aérienne belge de
Frédéric Moerman.

Frédéric Moerman, pilote de Mosquito
au sein 107 Squadron ( R.A.F. ) durant

la Seconde Guerre mondiale.
( collection Eric Dessouroux )



Vu qu'Eric travaille, tout comme mon père, pour Sabena Technics, nous en venons à parler du nouveau système mis en place. Eric regrette le " Main frame " que mon père et ceux de la regrettée Sabena avaient mis en place. Avec " Pégase ", il y a des bugs et moins d'aisance pour travailler. En nous retournant, nous apercevons de petits aéronefs téléguidés entrain de voltiger.

Des bénévoles de la Section Air & Espace.

De gauche à droite :


Eric Dessouroux, ?, Daniel Brackx et André Bar.


Peu avant de quitter les bénévoles pour continuer la visite avec André, je demande à Eric si il accepte de poser à côté de son mannequin. Une œuvre d'un art certain et son créateur réunis, cela vaut bien quelques prises de vues, non?!

Eric Dessouroux et son mannequin
devant son " bébé ".


André et moi - même commençons à faire notre tour.


Quand nous arrivons près du F - 16, j'aperçois Monsieur Goncalves. Dès que je le présente à André, il entame une conversation avec ce dernier. Le sujet principal est son oncle, dont il est fait mention un peu plus haut. Vers la fin, je lui apprend que le samedi 15 octobre, une commémoration en l'honneur des aviateurs belges se déroulera devant le monument qui leur ait consacré. Accaparé par d'autres personnes, Monsieur Goncalves doit nous quitter. André lui remet sa carte, et nous reprenons notre route.

Monsieur Goncalves et André Bar.

Elle n'est pas très longue, puisque nous tombons presque immédiatement sur une connaissance, Serge Bonge. Très accaparé par son travail et sa famille, il avait hésité à venir. Directement, André et lui parlent de leur travail concernant le 350 " Belgian " Squadron. Dès qu'ils ont terminé, je dis à Serge que, ne sachant pas si il allait venir, j'avais hésité à lui apporter quelque chose. Quelle est la chose en question? Je ne peux le dire...

André Bar et Serge Bonge.

A un moment donné, Luc Liévin, un des membres de la Section Air & Espace et organisateur de la nocturne, vient à notre rencontre. Luc m'avait demandé, avant que ne se déroule l'évènement, si je ne connaissait pas des groupes de reconstituants se trouvant à Bruxelles ( forces américaines, Seconde Guerre mondiale ). Malheureusement, les seuls parmi mon entourage habitent au fin fond de la province de Liège. En définitive, aucun n'aurait pu se déplacer, surtout dans un délai aussi court!!!!!! Néanmoins, nous félicitons Luc pour l'organisation. De son propre aveu, la musique est à chier!

Parlant avec Serge, je lui dis qu'André et moi - même avons eus een afspraak avec de Heer Albert Laforce ( ancien pilote de Typhoon au sein du 609 " West Riding of Yorkshire " Squadron ). Agréablement surpris, il m'avoue néanmoins que le 350 " Belgian " Squadron l'intéresse en premier lieu. Discutant de choses et d'autres, il pointe le grade de Flight Sergeant sur ma manche droite, en disant avec le sourire :
  • Quand vas - tu passer Warrant Officer?
Un jour, quand j'aurais la possibilité d'acheter un autre " Battle Dress ". Notre conversation nous mène vers son travail. Serge travaille pour une société allemande. Vu qu'il a vécu en Allemagne, à l'époque où son père était militaire, il parle et lit couramment l'allemand. Me disant qu'il a eu l'occasion de lire l'une ou l'autre publication sur mon blog, Serge me complimente sur mon écriture ( merci ). Chose que lui, me confie - t - il, n'arrive pas à faire. Cela m'étonne un peu!

Nous nous demandons si Philippe Deman viendra ce soir. J'ai soif. Je n'ai pas encore eu la possibilité de me désaltérer... gratuitement, puisque j'ai des tickets boissons. Serge, André et moi - même prenons la direction de la salle de la Première Guerre mondiale. En passant devant la vitrine consacrée aux forces canadiennes, nous tombons sur deux reconstituants en tenues britannique et allemande. Je reconnais le fantassin allemand, puisqu'il était présent lors de la nocturne du 2 décembre 2010.* S'exprimant en néerlandais, ils me remettent leurs cartes de visite. Je les remercie et continue vers le bar près de l'entrée de la salle.

Reconstituants en tenues britannique et allemande
( Première Guerre mondiale ).


André ne prend rien. Pendant qu'il part discuter avec une autre personne, Serge et moi prenons chacun une Christmas Affligem. Ayant pourtant les moyens pour qu'il l'ait gratuitement, il décide de la payer?!!!!!! Nous trinquons et allons retrouver André. En chemin, nous nous arrêtons devant une vitrine où sont exposées des décorations militaires belges ( Ordre de la Couronne, Ordre de Léopold, etc... ). Étant donné que son père était militaire, Serge me montre la décoration que ce dernier avait reçu. Pour une raison qui m'échappe, nous en arrivons à parler de sa famille. Je lui dis, qu'apparemment, il doit jouer le rôle du taxi. Serge sourit, et commence à me décrire son emploi du temps à ce sujet. Il ajoute :
  • Tu verras quant ça t'arrivera.
Je m'en doute. Mon père interprète souvent ce rôle. En rejoignant André dans le hall principal, Je lui demande si il peut nous photographier, Serge et moi, avec mon appareil.

Votre humble serviteur et Serge Bonge,
photographié par André Bar.


Après deux prises de vues, André passe son appareil, qui ne le quitte jamais, à Serge. Je suis, en quelque sorte, la mascotte de la soirée! Je le dis en toute modestie. Serge me dit que je suis authentique dans ma tenue, puisque les pilotes étaient, en général, petits. A cela, je lui répond :
  • Ivan du Monceau de Bergendal* ( orthographe exacte ) n'était pas petit!
  • Et Deweer.
Ma bière étant finie, nous retournons vers le bar. Nous croisons, à ce moment - là, Philippe.

Philippe Deman, Serge Bonge et André Bar.

Nos pas nous mènent, de nouveau, vers la Section Air & Espace. Pendant que Philippe, Serge et André partent d'un côté, je retrouve Nicolas Dellisse, une bière à la main :
  • Tu reprends des forces. Tu remets du carburant?
  • C'est exactement ça!
Me parlant du centième anniversaire de l'actuelle Composante Air, il a comme projet de faire réaliser une grande illustration avec un F - 16 et un autre appareil. Nicolas souhaite, également, réunir les témoignages d'anciens aviateurs de l'ancienne Aéronautique Militaire belge. Ils ne sont plus très nombreux! Le seul que je connais est le Baron Michel " Mike " Donnet, âgé de 94 ans. Je suis intéressé par le projet, et lui dis que j'ai les adresses d'anciens de l'Aéronautique Militaire. Content, Nicolas me transmet, via un autre membre de la Composante Air, une revue regroupant des peintures, dessins et autres sur l'aviation militaire.



Je la feuillète et reste en admiration devant certaines réalisations. En lisant le nom de l'un des artistes, Michael Kane, je fais un rapprochement idiot avec l'acteur britannique. Nicolas me dit, et ça je le sais, que son nom de famille s'écrit C - A - I - N - E. Regardant mon GSM, j'écarquille les yeux en poussant une exclamation : 21h30! A cela, Nicolas répond :
  • Tu dois y aller!
Exact, si je ne veux pas rater mon train! Nicolas me remercie pour mon aide et, en ce qui concerne le projet, il me demande de lui retransmettre mon adresse E - mail. Il termine en disant que, si je veux passer à la base de Florennes pour parler de l'illustration, je suis le bienvenu. Je le salue et, accompagné de André, je me dépêche pour rejoindre l'accueil. Avant de quitter la Section Air & Espace, je salue de loin Luc Liévin, se promenant avec son épouse.

A l'entrée de la salle de la Première Guerre mondiale, je retrouve le Pilot Officer et certains reconstituants britanniques, disposés de manière graduelle sur les marches. En serrant la main au premier, je dis :
  • I have to leave you now. Good night and don't drink too much.
Il me dit au revoir et, lorsque je passe devant les autres, ils m'adressent le salut militaire. Je répond à ce dernier en leur disant :
  • Good night, folks. It was nice to meeting you.
Lorsque que je récupère mon sac, je retire et y range mon ceinturon, mes gants, mon appareil - photo ainsi que mon calot.

Le soir est tombé et l'air est doux. Je quitte André sur les pavés du Cinquantenaire, en lui souhaitant un bon retour. Ma tête est pleine des mots et des images de cette soirée.

D'un pas léger mais décidé, je rejoins la gare de Bruxelles - Schuman.